L’HOMME LE PLUS PUISSANT DU MONDE C’EST L’HUMANITE

Hier entre 15h23 et 18h 52 nous avons passé un moment d’échange mémorable à l’espace DOUAL’ART, j’ai pu constater avec émerveillement à quel point la problématique environnementale est présente dans les esprits malgré la violence du modernisme et les dictatures économiques.

Nous nous sommes retrouvés sur la très connue Table des Totems à l’extérieur du bâtiment historique de monsieur DOUALA MANGA BELL bien établi au quartier Bonanjo. En cette après-midi chaleureuse sous un ciel en duel avec les pollutions gazeuses de la machinerie humaine nous avons été sagement accueillis par la bienveillance d’un manguier sexagénaire, un arbre énigmatique encré dans le trône de l’existence. Du simple fait de sa présence et de la consistance de son écorce, de son atmosphère, et de la chorégraphie terrienne de ses racines, cet arbre portait en lui non seulement la joie du vivant mais aussi le deuil du vivant scrupuleusement pendu dans la chair de son obier, les voraces cicatrices des violences urbaines traversaient son corps de plusieurs décennies exactement comme cette colonie de fourmis dansant sur la verticalité majestueuse de son tronc.

Sous son ombrage claironné d’un sain soleil teinté de sable et du chant de quelques jaunes oiseaux bien trop polis par la politesse du silence, la densité de son feuillage fertilisait l’air religieux qui animait l’espace. Il est évident que nous ne pouvions absolument pas débattre des questions liées aux droits de l’espèce végétal en rapport avec l’espèce humaine en excluant le représentant de la famille végétale, seul témoin de l’espace-temps, témoin de la terre vive, témoin de la mémoire morte des civilisations.

Hervé Yamguen l’écrivain, plasticien et collecteur d’art à ouvert la séance en tant que modérateur. Axé sur la thématique de ‘’l’Art et Engagement Associatif en Faveur de l’Ecologie ‘’ s’est étendu avec brio sur les questions de synchronisation entre l’homme et la nature en parlant d’une démarche écologique propulsée par la prise de conscience des créateurs artistiques. Hervé nous a parlé de la nécessité du communautarisme culturel en vue de mieux impacter sur la conscience populaire.

LA COLONISATION DU CACAO

L’un des moments les plus important de ce rendez-vous a été la prise de parole d’un monument de la culture camerounaise, Koko Komegne, le père de l’art contemporaine de notre époque. Koko est un ancêtre sur le sentier de la création plastique, il a vu, entendu, vécu, et survécu au choc des générations avec les différents modes de progrès. En noble gardien des traditions il a connu les villes africaines en pleine émulation depuis les longues matinées des années 60. Il a assisté avec désolation au cours de sa vie à des extinctions systématiques des espèces végétales et animales qu’il croyait intouchable. C’est avec amertume que Koko nous a raconté son enfance et ses souvenirs lorsque tout était encore vert autour de lui, il nous a parlé des anciennes berges du Wouri bondées d’arbres avec des vents aimables sifflotant sur la peau du ciel, des parcs d’attractions et des aires de jeux qui faisaient corps avec l’environnement à son époque, il nous a parlé des premiers programmes municipaux salvateurs de la ville de Douala qui avaient pour objectif la promotion de l’écologie en milieu urbain.

‘’A mesure qu’un peuple détruit son système écologique, il perd sa spiritualité ‘’

Voilà une déclaration qui m’a stupéfait de la bouche de koko, une phrase tellement lourde de sens que j’en n’ai eu la chair de poule en l’écoutant parler des rapports spiritueux que l’humanité devrait entretenir avec l’environnement. Il a aussi noté que dans le triste processus de l’établissement du pouvoir colonial au Cameroun, la culture du cacao a été à plusieurs point responsable des déforestations massives pour servir au colon la matière première d’un aliment que nous ne consommions même pas.

L’ÉCOLOGIE DU MENTAL

La terre physique est d’abord mentale, c’est un territoire sacré dont il faut prendre conscience, tout commence par-là, ‘’ être un humain est tout à fait naturel, mais devenir un humain est une culture’’. La question en soi du NOUS vu comme totalité absolue dans la composition du grand TOUT. L’homme devrait s’assimiler non pas en tant qu’un ‘’JE’’ qui est un concept totalement utopique à la base de toutes les divisions qui font la promotion de l’égoïsme et la désolidarisation entre l’homme et son environnement. Promouvoir l’écologie du mental c’est comprendre finalement que nous sommes des graines dans le champ de l’espace émotionnel, que nous sommes des éléments infimes du grand corps vital. C’est en ces termes que le distinguer Spiriculteur, Zak Ndam nous a entretenu avec une passion éblouissante qui a subjuguée l’assistance. Zak nous a démontré que le NOUS est notre seule vérité, notre seule chance, notre seule espace de retrouvaille et de réalisation. Pour lui c’est la seule valeur juste et équilibrée qui pourrait sauver la planète des mains de l’ignorance. « NOUS » est une équation pleine en interdépendance et il ne fait qu’UN avec le grand TOUT, aucune singularité ne se développe par elle-même, ou plutôt en dehors du grand NOUS. Il a réitéré que l’homme étant un TOUT du NOUS, il ne devrait pas se considérer comme étant différent d’un arbre, d’un escargot, d’un mont, d’une pierre, une graine, d’un animal, l’homme est un être dépendant de la communauté des corps matériels et cosmiques ‘’ Nous Sommes la Nature dans son TOUT ‘’

MA FILLE NE CONNAITRA PAS LES SAVEURS DE MON ENFANCE

La productrice, artiste, et mélowomane Louise Abomba à vaillamment représenté la communauté féminine lors de cette échange, elle nous a calmement expliqué avec l’humeur d’une mère triste et révoltée par le je m’en foutisme des politiques du business de l’agroalimentaire en Afrique et au Cameroun en particulier. Louise à définie avec exactitude le rôle et la nécessité d’une alimentation saine pour l’évolution d’un peuple. En négligeant notre façon de consommer, et en ignorant ce qui entre dans nos corps nous devenons ce que les producteurs de notre nourriture veulent bien qu’on devienne, à savoir des cobayes et des grands corps malades totalement coupés de leurs sources naturelles. Elle a décrié ce qu’elle à appeler avec désolation ‘’ l’assassinat de la nourriture ‘’

DES ENFANTS VERTS

Selon le très chère grand frère JOHN PEET un ancien de la ville de Douala reconnu comme un nomade, un voyageur, un globetrotteur à la quête du monde a lui aussi à sa manière été témoin des dégradations écologiques depuis les années 90, pour lui il est très important que le terrain de la promotion des valeurs écologiques soit celui de l’enfance. Pour lui seul la jeunesse pourra rendre cet idéal possible si et seulement celui-ci devient un challenge porté par des programmes conscients de la valeur de la vie et dont de la nécessité de préserver l’environnement. John nous a exhorté à dépolluer nos enfants du rythme effrayant des cités urbaines en les apprenant à voir la beauté d’un coquillage, à sentir la subtilité des vents paisibles dans une clairière, et se nourrir du bonheur qui émane lorsqu’un accord parfait s’installe entre l’homme et les esprits de la forêt. Le grand frère a fini en ses termes ‘’ travaillons en faveur d’une écologie du bien-être.

RETOUR AUX SOURCES

Nous avons eu la chance d’avoir avec nous un grand homme de culture, monsieur Joe Zobel Bangue. Il a déclaré que le sentiment d’infériorité que le noir développe n’est pas la faute des blancs, mais bien celle de son ignorance. Il a ajouté qu’un peuple sans identité est comme un arbre sans racine. Pour lui les africains on délibérément tourner le dos à leurs propres valeurs pour se complaindre à la devise occidentale. Le rapport avec la nature a toujours été sacralisé par nos ancêtres qui connaissaient bien sa fonction capitale, mais hélas bien qu’il ne soit pas trop tard nous avons tout oublié de nous et nous nous plaignons d’avoir été volé.

L’ÉCOLOGIE PHARMCEUTIQUE

Comment oublier que nous avons eu l’honneur d’avoir parmi nous une Déléguée pharmaceutique du nom Sue Loga, cette franco camerounaise qui parcoure le monde nous a raconté un fait intriguant. Elle parlait d’un phénomène étrange qui gagne peu à peu certains coins de l’occident ou des gens payent des grosses sommes d’argent pour se rendre dans des forêts protégées, une fois à l’endroit indiqué, ils passent des heures à embrasser les arbres, à les étreindre, à respirer contre leurs écorces, en s’allongeant sur leurs troncs pour retrouver la paix de l’esprit, la musique du cœur, et soigner les maux de l’urbanité que leur société s’avérait incapable de trouver remède.

Ensuite, elle nous a expliqué qu’il s’agit de la SYLVOTHERAPIE un mode de soin qui consiste à installer certains convalescents ou malades dans certaines forêts pour leur offrir un air plus sain.

Cette histoire illustre bien la vérité qui dit que ‘’ l’homme appartient à la nature et non le contraire ‘’ Selon SuéLo , les africains sont assis sur l’or et ils regardent quand même ailleurs. Elle nous a expliqué que la plupart des molécules étant à la base de la fabrication des médicaments en occident sont issues des forêts et des écosystèmes africains, elle a insisté sur le fait que les africains devraient se réapproprier leurs savoirs ancestral en prenant soin des forêts et de tout ce qui constituent leurs environnements naturels.

Avec une ferme conviction sur la puissance de la terre maternelle, elle a déconseillé à l’assistance et à la jeunesse africaine de développer une dépendance à la médication occidentale qui démontre de plus en plus de sa toxicité au fil des drames internationaux. Elle a exhorté notre génération à croire à nos valeurs écologiques pour retrouver le sens de la vie noble et cela passe évidement par la préservation de l’écosystème.

LA SEULE VRAI ŒUVRE D’UN HOMME C’EST DE PLANTER UN ARBRE

Puisque de tout temps et en tout lieu l’artiste à toujours été un vecteur des idées, un communicateur de l’histoire, un peintre des émotions, un griot de la langue, un modulateur de comportement ouvrant ainsi une vaste fenêtre vers le champ des possibles, il revient donc aux acteurs de l’histoire, de l’imaginaire, et de la fiction humaine de montrer le chemin à chaque société qui tend vers sa perte. L’artiste d’aujourd’hui doit refuser ce rôle victimaire trop souvent imposer par ses élites et sa société pour migrer vers sa condition noble à savoir, pratiquer un art actif, un art utile, un art annonciateur, un art glorificateur, un art dénonciateur, un art révolutionnaire au service de la vie.

L’échange de ce 17 octobre était beau, les hommes et les femmes venus à cette rencontre Écopoétique étaient aimables avec leurs différences et leurs points de vues, le credo était unique, le credo était le même dans les cœurs et les esprits, l’urgence d’agir, l’urgence de sauver notre planète, l’urgence de nous sauver, l’urgence de sauver l’homme, et l’urgence de sauver la vie. Grâce à L’ASSOCIATION DES ÉCOPOÈTES DU CAMEROUN dont je suis le promoteur en faveur de la Biodiversité. Je suis heureux de cette collaboration riche en cause, en qualité et en personne, je crois que cette rencontre va désormais s’inscrire dans le champ l’Urgence afin de rendre le pouvoir de notre destinée à la nature avant qu’il ne soit trop tard.

LA TERRE A SUIVRE… 📗🌳🇨🇲🌍🙏

#GreenForceOne

#ÉcopoèteDuCameroun

#NoFianga

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